di Valerio Evangelisti

CesareDou.jpg
logosel.gif
Il presente articolo è stato pubblicato dal quotidiano Le Soir di Bruxelles mercoledì 25 febbraio 2004. Al testo in italiano segue la traduzione in francese.

Se un lettore dei giorni nostri vuole documentarsi sulla stagione di sangue che si abbatté sull’Italia verso la fine degli anni ’70, può trovare saggi e memorie di valore diseguale. Trova però poche fonti letterarie davvero convincenti e artisticamente persuasive: certe pagine di Erri De Luca e i romanzi di Cesare Battisti.

Questi ultimi si presentano come romans noirs, ma sono molto di più. In essi Battisti ha trasfuso la sua stessa, tormentata biografia: da delinquente comune, a militante dei gruppi “autonomi” giovanili tentati dall’esperienza della lotta armata, alla conseguente vita di esule braccato da un continente all’altro, fino all’asilo offerto dalla Francia. Come tanti altri giovani italiani della sua generazione, Battisti si è trovato a vivere una condizione di perenne evaso, prolungatasi anche quando ogni ipotesi di insurrezione in Italia era tramontata da quasi un trentennio. A differenza dei coetanei che hanno condiviso il suo destino, ha trasfuso il proprio vissuto in parola scritta. Pagine amare, talora ironiche, spesso intrise di cinismo. La storia del tramonto di ideali che, se mai vorranno riproporsi, dovranno trovare altri mezzi e altri protagonisti. E’ questa sincerità, colma di consapevolezza storica e aliena, proprio in ragione di ciò, dalla nozione moralistica del pentimento, che non gli è stata perdonata.
Capace di descrivere come pochi altri le ragioni di una sconfitta e l’esilio dei vinti, Battisti è quasi assente dalle librerie italiane. Si cercherebbe inutilmente, per esempio, il suo ultimo romanzo, Le Cargo Sentimental: straordinaria descrizione di un istinto di ribellione che passa da una generazione all’altra, e che fornisce un quadro sintetico ma persuasivo della storia d’Italia dalla resistenza al fascismo ai giorni nostri. E ciò attraverso le vicende intrecciate di gente semplice spinta alla rivolta senza avere affatto la tempra, dura e spietata, del rivoluzionario di professione.
Nessun editore italiano ha avuto finora il coraggio di pubblicare un romanzo così. Destra e sinistra fanno invece a gara per offrire versioni semplificate della storia. La prima — la destra – regola vecchi conti, riapre dossiers polverosi e, mentre chiude benevolmente un occhio sui crimini attribuibili a organi dello Stato o a militanti neofascisti, scatena la caccia ad attempati contestatori che si sono rifatti una vita qua e là per il mondo, con l’alibi oggi comune della “lotta al terrorismo”.
La seconda — la sinistra italiana — ha costruito un intero mito di rifondazione repubblicana sulla chiusura carceraria e repressiva del “capitolo” degli anni ’70, e stenta ad ammettere l’uso distorto della magistratura, il ricorso sistematico a “pentiti” che tutto avevano da guadagnare dal loro pentimento, l’impiego della tortura nelle questure (a suo tempo denunciato da Amnesty International) per giungere a condanne rapide e sommarie, che nascondessero il problema senza svellerne le radici.
Ecco dunque Battisti, imprigionato dal governo francese su pressione di quello italiano, messo in carcere in attesa di un’estradizione che lo cancellerà per sempre, come uomo e come scrittore. Poco importa che il mandato di cattura gli imputi delitti assurdi, commessi in luoghi diversi alla stessa ora. Poco importa che la magistratura francese abbia già negato una volta l’estradizione, scandalizzata dagli atti processuali che le provenivano dall’Italia, al punto di definirli, citando Clemenceau, frutto di una “giustizia militare”. Poco importa il rispetto del principio Ne bis in idem procedatur, tra i fondamenti di ogni diritto.
Cesare Battisti non era un rivoluzionario, ma un ribelle. Specie pericolosa per ogni regime. Che paghi, dunque. Che non scriva più. Potrebbe riesumare verità inquietanti.
Questo il ragionamento nascosto (ma non tanto) del partito dell’estradizione. L’Europa assisterà in silenzio?

CESARE BATTISTI DOIT SE TAIRE

Si un lecteur d’aujourd’hui veut se documenter sur la saison de sang qui s’abattit sur l’Italie à la fin des années 70, il trouvera des essais et des mémoires de valeur inégale. Il trouvera en tout cas peu de sources littéraires réellement convaincantes et artistiquement persuasives : certaines pages d’Erri de Luca et les romans de Cesare Battisti.
Ces derniers se présentent comme des romans noirs*, mais ils sont , en fait, bien davantage. Battisti y a injecté sa propre biographie, tourmentée : du délinquant banal au militant de groupes de jeunes « autonomes » tentés par l’expérience avec la lutte armée, avec pour conséquence la vie d’exilé traqué d’un continent à l’autre jusqu’à l’asile offert par le France. Comme tant d’autres jeunes Italiens de sa génération, Battisti s’est retrouvé à vivre une condition d’éternel fugitif, qui s’est prolongée même lorsque toute hypothèse d’insurrection en Italie était évanouie depuis presque trente ans. À la différence de ses compagnons qui ont partagé son destin, il a transmis son propre vécu en paroles écrites. Des pages amères, quelquefois ironiques, souvent empreintes de cynisme. L’histoire de déclin des idéaux qui, si jamais ils devaient resurgir, auront à trouver d’autres moyens et d’autres protagonistes. C’est cette sincérité, pleine de conscience historique, éloignée de la notion moraliste de la repentance, qu’on ne lui a pas pardonnée.
Capable de décrire comme peu d’autres les raisons d’une défaite et l’exil des vaincus, Battisti est presque absent des librairies italiennes. On chercherait inutilement, par exemple, son dernier roman, « Le Cargo sentimental » : description extraordinaire d’un instinct de rébellion qui passe d’une génération à l’autre, et qui fournit un cadre synthétique mais convaincant de l’histoire de l’Italie, de la résistance au fascisme à nos jours. Et cela, à travers les destins croisés de gens simples, poussés à la révolte sans avoir tout à fait la trempe, dure et impitoyable, du révolutionnaire professionnel.
Aucun éditeur italien n’a eu jusqu’ici le courage de publier un tel roman. Droite et gauche se livrent en revanche une compétition pour offrir des versions simplifiées de l’histoire. La première – la droite — régle de vieux comptes, rouvre des dossiers* poussiéreux penant qu’elle ferme avec bienveillance un œil sur les crimes attribuables à des organes de l’Etat ou à des militants néofascistes, déclenche la chasse à des contestataires aujourd’hui d’un certain âge, qui se sont refait une vie ici et là à travers le monde, avec l’alibi aujourd’hui courant de la « lutte contre le terrorisme ». La seconde — la gauche italienne — a construit tout un mythe de refondation républicaine sur la fermeture (carcérale et répressive) du « chapitre » des années 70, et peine à admettre l’usage tordu de la magistrature, le recours systématique aux « repentis » qui avaient tout à gagner de leur repentance, l’usage de la torture dans les commissariats pour mener à des condamnations rapides et sommaires, qui cachent le problème sans en révéler les racines.
Voilà donc Battisti, emprisonné par le gouvernement français sur pression du gouvernement italien, mis en prison en attente d’une extradition qui l’effacera pour toujours, en tant qu’homme et en tant qu’écrivain. Peu importe que le mandat d’arrêt lui attribue des délits absurdes, commis en des lieux différents mais à la même heure. Peu importe que la magistrature française ait déjà refusé une fois l’extradition, scandalisée par les actes de procès provenant de l’Italie, au point de les définir, citant Clémenceau, résultat d’une « justice militaire ». Peu importe le respect du principe Ne bis in idem procedatur, parmi les fondements de chaque droit.
Cesare Battisti n’était pas un révolutionnaire, mais un rebelle. Espèce dangereuse pour n’importe quel régime. Qu’il paie, donc. Qu’il n’écrive plus. Il pourrait réexhumer des vérités inquiétantes. C’est le raisonnement caché (mais pas trop) du parti de l’extradition. L’Europe y assistera-t-elle en silence ?

* En français dans le texte.

Traduit par Thierry Fiorilli